the scars that mark my body, they're silver and gold

trigger warning: paranormal - médiumnité - histoire de fantômes - accident de voiture - arnaque.

                                             

wildest dreams
On l’a toujours pris pour un ami imaginaire. Les psychologues ont mis ce phénomène sur le coup du déménagement.  Changement de pays, changement de continent. Quelque chose de radical pour une petite fille. Charlie, c’est comme ça que tu l’appelais, l’appelle encore. Tu pouvais parfaitement décrire Charlie parfaitement. Un jeune garçon, les cheveux bruns, un peu trop longs, il était temps pour lui d’aller chez le coiffeur. Il porte une tenue criarde en général, ressemblant davantage à un uniforme de scout ou de camp de vacances. Quand Charlie n’était pas content, il se transformait, les cheveux mouillés, les habits sales et  détrempés, le teint livide, blafard. Charlie était gentil la plupart du temps, il jouait avec toi. Pourquoi toi ? Tu n’as jamais vraiment su. Il est apparu dans ta chambre lorsque peu de temps après ton arrivée à New-York. Tu n’aimais pas cette ville et c’est vrai qu’il est venu t’apporter du réconfort. Charlie était là, vraiment là pour toi, parce que tu as toujours pu le sentir, toujours pu le voir. Il veillait sur toi, comme un ange gardien. Si des phénomènes inexpliqués ont commencé à se produire dans cette maison de Manhattan, tes parents ont mis cela sur le compte de la fatigue et des vieux murs qui vous entouraient. Des clés qui disparaissent, qui réapparaissent au même endroit ou ailleurs. Des portes qui s’ouvrent, claquent. Des cadres qui volent. Et puis rapidement, Charlie n’a plus été le seul. Il te protégeait des autres, mais parfois, ces autres étaient plus forts et se manifestaient. Terreurs nocturnes, cauchemars, cris inexpliqués, même les meilleurs psychologues n'expliquaient pas de façon rationnelle les événements. Ta mère a alors voulu faire appel à quelqu'un qu’on lui avait suggéré à son travail. Tes parents étaient plutôt ouverts d’esprit mais les phénomènes semblaient dingues pour y croire. Tu ne cessais de parler de Charlie, de l’inclure dans ta vie comme si ce garçon existait vraiment.

La médium est arrivée. Fantasque et surfait. Elle a cependant éclairé quelques points qui faisaient écho pour toi. La vie de Charlie, jeune garçon mort noyé quelques années auparavant. Si elle était sans doute là pour l’argent, elle a révélé à tes parents que leur fille, toi, avait un don de double vue. Arnaqueuse à moitié.

Elle vous a expliqué la théorie des trois positions du troisième œil. Cet œil symbolic qui se trouve au milieu du front.
A la naissance et pendant une majeure partie de l’enfance, il est ouvert, grand ouvert, il voit.
Il commence à se refermer à l’adolescence, doucement, et pour ceux qui ne sont pas dotés, il est fermé à vie. Il ne verra rien.
Et il y a ceux qui parviennent à l’ouvrir, le fermer, l’ouvrir, le fermer, il cligne, s’ouvre au besoin, s’ouvre au ressenti. Et dans cette position, il pourra voir, parfois même sans le vouloir.

Elle a alors expliqué à tes parents avant de partir avec son chèque, qu’ils avaient une fille dotée.

25 JUILLET 1996
Tu n’as jamais subi le rejet de tes parents pour les crises paranormales que tu pouvais faire. Ils faisaient au mieux pour que tout se passe bien, évidemment désirant voir ce genre de talent disparaître. Non pas par honte, mais parce que pour toi, cela était un enfer. Rêver des morts, n’a jamais été agréable et simple et on ne s’en remet jamais vraiment.

L'été est là, tes parents ont décidé de sillonner un peu l'État de New-York et de remonter en plusieurs jours à la frontière Canadienne pour aller voir les célèbres chutes du Niagara.. Cela fait plusieurs heures que vous avez pris la route, New-York est derrière vous, loin. Tu n’y penses plus, pas de mort, juste Charlie à tes côtés sur la banquette arrière. Tu lis ton livre tranquillement, totalement dans tes pensées, la musique résonne doucement. L’air s’engouffre dans tes cheveux grâce à la fenêtre ouverte à l’avant. La température est agréable, tu as toujours adoré la chaleur, l’Egypte te manque pour cela, ici, les hivers sont rigoureux, il neige… tu n’avais jamais vu la neige avec New-York. Le calme règne dans la voiture quand Charlie hurle, il hurle qu’il va y avoir un accident de voiture, il hurle qu’il faut sortir de la route. Pour te convaincre il t’envoie des images affreuses… tu te mets à voir des corps joncher le macadam… et c’est à ton tour de crier. Une vision d’horreur, des larmes qui inondent ton visage. Ta mère se retourne pour te consoler, elle pose ses mains sur ton visage, une sur ta joue, une sur ton front, votre rituel lorsque tu paniques comme ça, elle fredonne une mélodie aux sons arabes, si familière pour toi. Elle te calme immédiatement… ton père regarde dans le rétroviseur, plus la route. Le bruit d’un klaxonne résonne dans ta tête, pour toujours. Le choc est terrible. L’accident vient de se produire. Seule toi, petite fille de 9 ans, en sortira vivante.

On te place dans un foyer de Brooklyn. Là où il y a de la place. Tu refermes ton oeil. Impossible pour toi d’admettre un don qui a pris la vie de tes parents. Une forme de culpabilité naît en toi. Si tu étais une enfant normale, alors peut-être que rien de tout cela ne se serait passé. Tes parents seraient encore là.

Les années passent. Tu refoules la moindre once de paranormal. Et plus tu refoules, plus les phénomènes sont terribles. Tu hurles la nuit, tu hurles le jour. Des crises d'angoisse incompréhensibles. Les éducateurs du foyer semblent dépassés, ton état d'angoisse est tel que tu ne parlais plus, tu ne supportais plus le moindre contact physique. Une sombre période de ta vie... on t'a conduit en hôpital psychiatrique, on t'a retiré le droit de choisir, d'avoir la liberté d'être toi-même. Les médicaments ont aidé, forcément, l'esprit empoisonné... à ta majorité, tu as pu choisir de sortir. Ce que tu as fait. Face à un monde totalement fou, tu as relevé la tête, tu as décidé de vivre.

On t'offre la possibilité de faire des études, une bourse pour les enfants comme toi. Pas de grandes universités de renoms juste, l'université communautaire de l'Etat de New-York. Tu te diriges vers l'histoire de l'art, parce que tu as grandi avant tout ça dans la poussière des archives d'un musée. Une vague impression de te rapprocher de ton père. Un échec. Tu abandonnerais juste avant le diplôme, les notes sans doute pas à la hauteur des attentes. Ne pas vouloir décevoir... fuir. La tangente si simple pour toi... tu détestes lire la déception dans les yeux des autres, parce que tu as cette vague impression que déjà, tu n'es pas à la hauteur de la vie qu'on t'a offerte. Alors ne pas être assez bien pour une personne est un fardeau que tu ne veux pas porter...

Les années passent.
Comment tu survis Esma ? Ou devrait-on t'appeler Amara. Amy. Faux papier, fausse carrière. De l'argent à la clé, n'est-ce pas là ton but ? Arnaque à quoi ? Tu as toujours eu des facilités à mentir aux inconnus. L'arnaque facile c'est celle à la voyance, à la médiumnité. Tout d'abord avec un jeu de cartes. Cartomancienne, racontant aux gens ce qu'ils voulaient entendre. Puis médium... là où tu as refoulé tes dons, tu faisais semblant d'en avoir. Racontant à des parents désespérés que leur enfant allait bien. Racontant que le frère disparu était encore en vie, quelque part dans le monde. Tu as menti tellement de fois, pendant tellement d'années. Tu as changé d'identité, plusieurs fois. Plusieurs fois d'Etat. Pour pas que l'on te connaisse, reconnaisse.

Tu rencontres Liam. Amour foudroyant. Le premier. La première fois que ton coeur battait pour quelqu'un. Le feu. Les flammes. Les brûlures. Un amour incompatible, un amour qui vous a fait plus de mal que de bien. Une année, vous avez tenu... mais durant cette putain d'année, vous vous êtes rendus à Las Vegas. Que s'est-il passé ? On vient de dire Las Vegas pas autre chose. Un mariage évidemment. Sans doute un peu trop court. Sans doute que tu pensais que cela ne comptait pas. Animée par l'alcool et enivrée par une somme d'argent que vous aviez gagné juste avant, vous vous êtes rendus dans une chapelle. Putain d'idée... tu as dit oui, pensant que cela ne comptait pas. Mais bien sûr que si, tu es mariée Esma. Est-ce pour cela que deux jours après tu t'es barrée ? Avec la somme d'argent. Sans te retourner. L'amour ce n'est pas fait pour toi, tu finis toujours pas décevoir les gens.  

Les années passent.
L'argent file. Il file vite, trop vite.
Les arnaques reprennent. A-t-on réellement le choix ? Tu ne sembles être bonne qu'à cela ? Tu n'as jamais terminé tes études. Tu ne veux pas d'un job contraignant. Tu refuses trop de chose, des rêves plein la tête, mais incapable de les mettre en oeuvre. Mais de quoi rêves-tu Esma ? D'une famille ? D'une personne qui t'aime ? Qui rentre le soir alors que tu préfères une tarte tatin ? Tu ne sais pas ce que tu veux, tu n'as jamais su. Jamais réussi à trouver ta place. Tu passes ton temps à décevoir, prendre la confiance des gens et la mettre à la poubelle. Tu ne supportes pas cette part de toi, tu essaies, sans jamais réussir. Les arnaques te font gagner ta vie. Mais le bonheur ? Lle sourire sur ton visage ? Fané. Faussé. Jusqu'à un jour.

LA NOUVELLE-ORLÉANS. Été - 2017.
Tu as chaud. Terriblement chaud. Une part de toi aime sentir à nouveau la chaleur. Mais le taux d'humidité est anormalement haut. La chaleur n'a rien d'agréable, elle est lourde, elle colle à ta peau. Une fine pellicule de sueur recouvre ton corps. Ta tête se pose sur le bois derrière toi des murs. La maison n'est pas toute jeune, elle est dans son jus, les meubles de l'ancien propriétaire sont encore là. Il y a une odeur de renfermé, la maison ne vit plus. Impossible. Les jeunes propriétaires de cette demeure n'arrivent pas à vivre à l'intérieur. Les travaux sont restés en stand by. Ils ont fait appel à un expert en fantôme, ce qui t'arrache toujours un sourire, il est du même acabit. Vous êtes tous les deux des charlatans. Venus pour prendre l'argent et dire à ces braves gens qu'ils ne sont pas fous et que l'esprit va partir avec un nettoyage. Facile. Parfois tu rajoutes quelques détails... tu ne sais pas toujours d'où ils te viennent. Peut-être que si. Tu écoutes le baratin de cet homme. Tu le ouvres les yeux pour le toiser. Il doit avoir ton âge, bien que son visage semble plus marqué, plus fatigué... qu'est-ce que la vie lui a réservé ? Tu le regardes. Tu l'observes. Quelque chose se débloque en toi. Et tu la vois. Une chevelure blonde qui tombent sur ses épaules, une chevelure dorée mouillée. Un regard perçant. Elle est là. Juste derrière. Tu ne peux pas t'empêcher de lui couper la parole. " - Il y a une femme ici " Tu coupes. Tout le monde t'observe. Tu te redresses sur ta chaise, tu te laisses. Un mal de tête est en train de percer ton crâne. La chaleur. Le troisième oeil qui s'ouvre. " - Elle est trempée. Noyage elle souffle. Un accident. Elle a froid. La faute de personne mais elle est là, accrochée à cette vie-là, elle veille. " Tu sais que le principal intéressé va comprendre. Tu poses ton regard sur lui. " - Elle protège beaucoup, comme un bouclier. " Tu as cette sensation de suffocation... et d'un coup, tu as froid. Tu fies l'entité invisible. Elle a disparu. " - Elle est partie, elle est forte mais je ne suis pas sûre que le principal intéressé se rende compte de sa présence, hors, c'est tout ce qu'elle souhaite, être vue, ressentie. " Tu as un vertige, la nausée. Depuis combien de temps tu n'avais pas forcé comme cela ? Depuis combien de temps tu n'avais pas accepté ta nature ? Longtemps. Des années. Tu sors. " - Excusez-moi j'ai besoin de prendre l'air " Même si l'air de dehors est tout aussi moite... peut-être que c'est la solitude que tu veux chercher... à l'abri du regard de l'homme en face de toi, l'homme à qui appartient ce passé qui le hante.

Voilà comment Marius Acheron est entré dans ta vie.

Les années passent. Presque cinq déjà.
" - Je suis pas ta femme, t'as pas à me protéger. en plus t'as même pas su la protéger elle. "
Tu le regardes furieuse. La peur encore présente dans tes entrailles. Tu as parlé trop vite. Seulement il veille trop. Il fait trop attention à toi. Tu ne veux pas être le reflet d'une défunte. Il ne peut pas t'imposer ses craintes. Tu les regrettes tes mots, ils sont sortis trop vite. Ils n'étaient pas mesurés. Tu les regrettes d'autant plus que cela a mis un terme votre... Votre quoi Esma ? Histoire ? Tu ne sais même pas comment qualifier votre histoire. Il est parti après ça et tout ce que tu ressens c'est de la douleur. Personne n'avait jamais réussi à t'atteindre à ce point, mais lui, il est différent. C'est la seule famille que tu as et tu l'as fait fuir. Tu as lu dans son regard la douleur que tu lui avais infligé. Putain, tu te détestes. Tu te foutrais des baffes si tu pouvais. Quelle imbécile tu es. Comment as-tu pu croire que cela durerait avec Marius, que tu arriverais à ne pas tout foutre en l'air ? Cinq années... il aurait fallu quasi cinq ans pour que tu gâches tout. Cela dit, tu bats un record personnel mais maintenant quoi ? Tu te retrouves dans un van, avec un chien et tu ne sais pas quoi faire ? L'argent n'est pas magique. Et Charlie est revenu. Pourquoi il est là ? Pourquoi tu le vois maintenant après plus de vingt-cinq ans sans l'apercevoir, sans vouloir le voir, pourquoi il est là. Ce gamin invisible de ton enfance. Si perdu, si mort. Qui de lui ou de toi est le plus perdu sans Marius ?

Les mois passent. Tu guettes un retour inattendu. Tu le harcèles de messages. Sobre. Éméchée. En colère. Triste. Sa boîte vocale se remplit, bientôt elle sera pleine. Sauf s'il écoute mais qu'il t'ignore. Les arnaques reprennent, enfin... c'est l'idée que tu voulais mais forcée de constater que Marius a fait de toi une personne bien... tu n'arnaques plus. Tu aides les gens. Tu leur parles de leur défunt. Tu serres leurs mains lorsque les larmes montent et que tu touches juste. Tu es devenue une fille bien, presque bien, imparfaite toujours, mais au moins tu n'arnaques plus. L'argent n'est pas éternel, il faut gagner sa vie, l'hiver est rude, les motels mornes sans Marius pour voler avec toi des friandises au distributeur. Et il y a cet appel. On a entendu parler de toi. De vous plus précisément mais que reste-t-il de votre histoire ? Votre aventure c'est achevé, Marius ne reviendra pas. Son odeur, son souvenir partout dans ce van que tu habites... qui lui appartenait. Une ville, un frisson. Deer Creeks. Tu as entendu parler de cette ville, un fantôme que le temps a assombri. Charlie te pousse. Il veut que tu y ailles. Pourquoi ? Certes la somme est alléchante pour l'histoire d'une vieille demeure aux abords de la ville. Mais après ? Tu acceptes, tes finances ne te permettent pas de faire la fine bouche. Alors te voilà partie pour cette contrée étrange, couverte d'un brouillard mystique. Une ambiance qui te dresse les poils.

AVRIL 2022
Tu regardes la maison. Tu restes à l'écart, le portail est ouvert, tu n'oses t'approcher. Tu as déjà la nausée. Cet endroit te donne un frisson. Les propriétaires souhaitent la vendre, un héritage empoisonné, lors de chaque visite, elle fait fuir n'importe quel potentiel client et aucune agence immobilière ne souhaite l'avoir sous mandat de vente. Une maison aux abords de Deer Creeks, cette ville si mystérieuse. Ton coeur bat fort. Trop fort. Tu es nerveuse, c'est la première fois qu'un tel endroit te fait ce genre d'effet. Tu ne sais pas si tu arriveras à rentrer à l'intérieur. Tu as carte blanche, la famille veut comprendre ce qu'il y a dans cette maison. Des rumeurs circulent, les héritiers t'en ont parlé. Un trésor dans la maison. Une fortune amassée au jeu il y a plusieurs décennies, plusieurs siècles peut-être. L'argent au jeu, cela te rappelle un passé trouble. Tu l'oublies, ce n'est pas le moment de repenser à cette erreur, cette année perdue.
anecdotes. Tu regardes la maison, encore plusieurs minutes, Polstergeist est à tes pieds, il buffle, les fesses posées dans les gravillons. " - Quand il faut y aller Popol, faut y aller " Tu finis ton gobelet de café noir. Tu espères que la caféine te donnera le courage nécessaire. Tu enfonces l'énorme clé en fer forgé dans la porte.

Tu pénètres dans la demeure accompagnée d'un grincement de porte qui te fait froid dans le dos. Si l'air est doux à l'extérieur, bien qu'humide, l'intérieur est glacial. Tu avances. Un pas. Tu respires doucement. L'oppression se fait déjà sentir. Poltergeist pousse un petit couinement de mécontentement et décide de ne pas entrer dans les lieux. " - Lâcheur ! " Tu laisses alors la boule de poil qui te sert de compagnon et tu avances. Les murs sont sombres, noirs, des teintes obscures. Tu arrives dans une cuisine. Il reste des objets étranges, fioles avec des liquides qui ont pourri, vieux meubles qui ont pris la poussière. Malgré un peu de soleil à l'extérieur, il semble qu'il n'arrive pas à entrer à l'intérieur. Cela explique sans doute la température si fraîche, crue. Tu traverses la cuisine... une porte t'offre la vision d'une salle à manger. La table est vide avec les chaises autour, là aussi, la poussière semble s'accumuler. La tapisserie est sombre, d'un vert sale, passé. Il rappelle un peu le vert des sapins. C'est là que les choses commencent. Un chuchote, juste à ton oreille, tu sens le souffle presque caresser ta peau... tu sursautes, te retournes. " - Il y a quelqu'un ? " Ton coeur s'emballe. La nausée reprend, plus forte. Des murmures.  " - Je ne comprends pas ce que vous dites... " Tu tournes sur toi-même, cherchant d'où les voix viennent. " - Montrez-vous " Rien, le silence d'un coup. Une chaise tremble légèrement. Les voix reprennent... elles... elles semblent venir des murs. Alors tu passes ta paume sur le mur qui sépare la salle à manger d'un salon. Il est glacé... Et l'instinct te pousse alors à attraper le coin de la tapisserie sapin et de tirer... tirer... Un motif se dessine sur le mur. Tu recules... " - C'est quoi ce bordel... " La porte d'entrée claque. Sursaut à nouveau. Putain. Ton coeur semble vouloir sortir de sa poitrine. Tu cours vers l'entrée, la porte est bloquée, tu tires dessus, elle n'est pas verrouillée, tu tires dessus. Poltergeist jappe derrière, grogne. " - Ouvre-toi bon sang " Tu trembles... terrifier. Un râle dans ton dos, la chair de poule... la porte se débloque et tu te rues à l'extérieur. Tu manques de tomber à cause du chien... tu files à toute vitesse jusqu'au van... et ce n'est qu'une fois à l'intérieur que tu tentes de te calmer... la nausée ne passe pas... tu es obligée de sortir pour vomir de la bile... et le café bu juste avant. Qu'est-ce que c'est que cette maison ? Et pourquoi il y a-t-il un signe satanique caché derrière la tapisserie ?

Oregon - MAI - JUIN 2022.
Il est revenu. Il faut avouer que tu n'espérais plus. Tu étais persuadée de l'avoir perdu à tout jamais. Un sentiment amère et douloureux, qui a duré plusieurs mois, trop longtemps. Et pourtant, il est venu, il a frappé à la porte du van et tu n'as su résister à lui sauter dans les bras.

Un mécanisme bien rodé entre vous. Un manque tellement ressenti qu'une intimité s'est installée. Un besoin de contact, physique, visuel, sentir son odeur qui t'avait tant manqué, le regarder réfléchir, te retourner et le voir, te sourire. Comment ne pas faiblir ? Un regard azur, une facette lorsqu'il sourit et tu as commencé à sentir ton coeur battre, battre différemment. Un désir est né, une envie que tu n'avais pas ressenti depuis des lustres. Une envie de plus... fou n'est-ce pas ? Comment ne rien avoir remarqué pendant ces dernières années ? Est-ce que cette absence n'a-t-elle pas aidé ?

Tu te souviens parfaitement de ses lèvres contre les tiennes, de son odeur coller à ta peau. Et il y a eu ce moment, charnelle et fort qui vous a lié. Naturellement.

Une maison brûlée plus tard, vous êtes parties. Attirés par les mythes et légendes peuplant une ville. Par les fantômes qui la hanteraient. Il semblerait que Keern soit votre nouvelle destination. Un air bnb trouvé plus tard, vous avez débarqué en Ecosse, l'accent pas encore tout à fait au point, au début d'une nouvelle aventure, comme si l'Europe s'ouvrait à vous. Est-ce que Keern n'est qu'un début ? Peut-être. Vous n'avez encore rien découvert de cette ville pleine de surprises. Mais à vrai dire, tant que Marius et Poltergeist seront à tes côtés, tu pourrais être heureuse n'importe où.

Random fact
Qu'est-ce qui te caractérise le plus ? Tes cheveux sans doute. Une crinière littéralement indomptable. Des boucles folles dans lesquelles Marius aiment passer ses doigts. Et puis il y a ce pendentif autour du cou, un cadeau qui ne quitte jamais ta personne. Une pierre de péridot verte étincelante censée te protéger des mauvais esprits. Et puis il y a ce chien. Pas des moindres, un amour, il te fuit partout et s'il n'est pas avec toi, il est avec Marius, un peu ton enfant ce petit cul. Un corgi qui possède le meilleur nom du monde, tu en es parfaitement fière, une mascotte nommée Poltergeist.

- addict à la caféine - addict aux confiseries ( bonbons, sucettes, toujours un truc sucré dans la bouche ) -  ne fume pas - ne boit pas trop, occasionnellement... - parle à son chien comme s'il allait lui répondre - parle souvent toute seule, comme si elle parlait à sa conscience - adore la chaleur sur ta peau - déteste les talons - fait des terreurs nocturnes assez impressionnantes - souffre de pas mal de migraines, abusant sans doute un peu trop des antalgiques forts qu'elle arrivesm à avoir de manière pas toujours légale.  - n'est pas particulièrement sportive - a tendance à se mettre dans des situations folles- chante sous la douche, parfois sur un bar si elle a abusé de la bière - n'est pas pudique pour un sous - tire les cartes à la perfection, oracle de beline déniché dans une boutique de préteur sur gage - porte toujours un pendentif autour du cou, souvenir d'un homme du passé - se vexe facilement, susceptible - a tendance à dire trop de gros mots - un tatouage d'ankh sur le poignet, un souvenir lointain de tes origines. - aime la littérature - aime le cinéma - aime les histoires qui font pleurer - parle arabe et anglais - possède de bonnes connaissances en ésotérique et paranormal - aurait des dons de médiumnité ( ou bien elle est folle, tout dépend du poids de vue ) - vie de bohème, dans un van ses dernières années, ou parfois motel. et aujourd'hui ? un air b&b le temps que le van traverse l'atlantique - partage sa vie avec Marius, son partenaire... et plus depuis quelques semaines. - adore faire des bulles avec son chewing-gum - possède plusieurs faux passeports de son ancienne vie, on sait jamais - est allergique aux arachides - gonflement, œdème, pas beau à voir, - déteste les lapins, on ne sait pas pourquoi - ne supporte pas les films avec des zombies, ça l'angoisse plus que les fantômes - porte un parfum sucré de type vanille, jasmin sambac, bois de santal et amande.- a toujours un mal fou à dompter sa crinière contre laquelle elle peste - est bélier, ascendant balance. - ne pas l'appeler par son prénom entier, ça la rend folle. - plus on lui tient tête, plus elle veut avoir raison - fonce dans le tas sans réfléchir - n'a pas véritablement d'instinct de survie, il ne s'est pas développé à la naissance - conduit très mal. La première fois qu'elle s'est mise au volant après le départ de Marius, elle a rayé la carrosserie et en a pleuré de rage - a une fierté grosse comme l'univers au moins - bouge beaucoup la nuit, peut-être même qu'elle ronfle un peu - achète ses vêtements d'occasion et n'en possède pas beaucoup