Dreidre | Douce Bourrasque d'Automne

trigger warning: Paranormal, Harcèlement, Agressions, Dépression, Mutilation, Sang, Viol.

                                             

MEMENTO MORI
one Les premiers pas dans un nouveau monde qu'est l'école maternelle, puis primaire. Des enfants par dizaines, tous étrangers à la petite fille qu'était Deirdre. Ils se connaissaient tous, mais elle, elle était l'ovni qui les fascinaient. Une fillette prenait l'habitude de lui tirer les cheveux, un petit garçon aux cheveux citrouille, de lui voler son gouter dans son petit sac à dos rouge. Une bande de peste mettaient de la glu sur sa chaise, ou cachaient ses affaires... Arrivée au collège, avec l'arrivée des hormones également, on lui vola ses tampons, les mecs lui tripotaient les fesses et faisaient ensuite des signes comme si leur contact venait de les maudire à tout jamais... - Il faut les comprendre aussi, une jolie petite brune, dans cette ville ! Merci monsieur le CPE, mais cela n'aida pas la jeune femme que devenait Deirdre. La lame de rasoir, par contre... two Le dernier souvenir de sa mère, Deirdre préfèrerait l'oublier. Abandonnée avec un père absent, car sa mère partit avec l'une de ses sœurs en voyage. Abandonnée à 15 ans par sa propre mère. Elle n'était pas très présente, mais, c'était sa mère, vous comprenez. On en a qu'une...  Elle quitta donc le manoir des Cohen, pour rejoindre une maison dans le côté huppé de Keern. Un véritable enfer, bien pire que le manoir. Les fils des petits bourges venaient régulièrement casser son vélo, seul moyen pour aller au lycée. Ou tagger son mur en l'insultant de sorcière, ou de salope, suivant les versions des rumeurs lancées pour dénigrer les garçons ou même les filles au bahut. - Eden aurait couché avec Deirdre, elle doit sûrement avoir des maladies maintenant ! On devrait aller l'afficher sur la porte du garage de son trou de balle de père ! Super idée, petit génie, maintenant, du sang coule, recouvre le sol en parquet véritable de la propriété des Law. Malheureusement pour Deirdre, son père revint ce jour là, et elle fut conduite à l'hôpital. Quelle ne fut pas sa déception, en reprenant connaissance... Son père ne fit pas de vague, pour ne mas "envenimer la situation", aucune plainte ne fut déposée, comme depuis 12 ans en arrière. three La seule chose qui maintenait la jeune femme presque adulte dorénavant, était une petite communauté sur internet. Des femmes et des personnes non binaires, luttant ouvertement contre les écarts de classes, les inégalités sexistes, racistes... Et pratiquant la sorcellerie comme passe temps. Alors, entre deux coupures sur les cuisses, elle purifiait la maison, et s'amusait avec une table de ouija. Malheureusement, un soir, sa séance de spiritisme tourna au désastre. Les sceptiques diront que ce n'était qu'un courant d'air, qu'il n'y avait pas de raison d'avoir peur. Pourtant, Deirdre se retrouva enfermée dans son grenier, les bougies se sont soufflées, et des voies étranges, terrifiantes, continuaient de la harceler en boucle. Une langue incompréhensible, mais des intensions tangibles. Elle s'arracha de nombreuses touffes de cheveux, se griffant de longs lambeaux de chair... Soudain, le silence. Puis un coup sur la porte, puis le vent battant les fenêtres, un autre coup, les bougies se rallumèrent, et l'instant d'après, elle se réveillaient dans les forêts, dans les landes sauvages environnantes. Elle jura avoir aperçu le fameux cheval blanc, Kelpie. Mais ensuite, rien. Elle ne souvient de rien. Ni de comment de comment elle fut rapportée dans son lit, ni si ce qu'elle avait vue dans les bois était réel, ou le coup d'une hallucination due à la sauge blanche. Terrible erreur, la sauge blanche étant réservée au peuple amérindien, et ne servant en aucun cas à purifier une pièce... Moralité, tout son groupe d'ami l'ont lâchée. Elle commença donc à s'enfoncer dans le wiccan. Tirage de carte, apprentissage des encens, des chakras, des rituels... Elle conserva toutes ses recherches dans un carnet en cuir relié, customisé par ses soins. four Sa première relation amoureuse fut un désastre. 19 ans, et un homme qui avait fait un pari. Adieu virginité, pourtant, elle avait crié stop, elle avait crié non. Pour se réapproprier son corps, elle enchaîna les plans, à l'extérieur de la ville, loin des gens qui lui voulaient du mal. Ou alors, une touriste s'éprenait d'elle, mais cela ne durait que le temps de vacances... Le féminisme et les luttes de classes devinrent plus profondes, plus militantes. Elle devint l'électron libre qui se plongeaient dans les livres et les études de lettres. A son retour, elle ouvrit un café bibliothèque, voulant donner un coup de pied dans le nid de frelon qu'était la société conservatrice du Royaume-Uni, à son échelle, en continuant de s'inscrire dans l'ouverture d'esprit de Keern, qui évoluait doucement au fil des années, mais jamais assez vite pour elle. Les heures creuses passées dans ses recherches sur les mythes Celtes. five Chaque jour, un livre était   renversé à une page différente, chaque jour, elle prenait le temps de le replacer sur les étagères, avant que les touristes viennent goûter à ses thés magiques. Dixie la croisait souvent, c'était son seul lien avec le reste de la famille Cohen, elle lui offrait un refuge, et Dixie offrait de la compagnie à Deirdre. Autour de tasses d'infusion de feuille de framboisier, elles discutaient du poids pesant sur la famille, sa cousine n'étant pas totalement ouverte au surnaturel. six Chez les sceptiques, Deirdre est une énigme à résoudre, alors, depuis qu'elle est une femme complète, souvent, ils passent à l'Eventyr, tombent sous le charme de la belle femme qu'elle est devenue, et telle la succube qu'elle aurait du être, elle dévore leur essence vitale sous les draps. Certains locaux plus ou moins âgés qu'elle, avec une ouverture d'esprit s'aventurent aussi parfois à la draguer lourdement lorsqu'elle leur sert leur tasse de thé à la menthe... Ou lorsqu'elle fait des emplettes à l'épicerie du coin. La femme fatale arrive à son apogée, sa revanche se prenant doucement. seven La saison préférée de Deirdre est la fête de Mabon. Ses talents de cuisinière enchantent les consommateurs de sa bibliothèque. Pomme d'amour, tarte à la pomme, roulés à la cannelle, tiramisu au spéculoos... Deirdre sait tout faire, et encore, ce ne sont que des desserts, il faudrait apprendre à la connaître pour savoir quel cordon bleu elle est. eight A la fin de ses études, Deirdre est partie en tour du monde avec comme seule ligne de conduite : Démerde toi. Ainsi, ses tatouages sont souvent l’œuvre d'un artiste étranger, épanchant ses plaies d'enfant maltraitée et les cicatrisant comme elle le pouvait. D'autres sont issus de sa propre expérimentation, ou d'artistes locaux, mais ce n'est que parce que sa fièvre du tatouage continue malgré ses 27 ans qui approchent. nine Pour terminer le stéréotype de la sorcière perdue dans les bois de l'écosse, elle a recueilli un chat à la bibliothèque qu'elle s'est empressée d'appeler Salem, un petit chat noir. Elle a eu un mal fou à l'approcher, mais la pâtée et l'amour maternel que peut procurer notre sorcière bien aimée, finit toujours par payer. Que ce soit oiseau blessé, biche égarée, ou renard aventurier, elle saura toujours les aider, eux qui viennent à elle comme attirés par une force implacable. Salem malgré son caractère bien trempé, a aussi fini par céder à cette dernière, qui le soigna, et le rempluma, lui qui était tout décrépit aux bords de la mort. Maintenant, il arpente les allées de la bibliothèque, et un mot Attention, le chat mord. trône sur le comptoir de l'accueil. Elle l'aime plus que n'importe qui, et parfois, s'il est bien luné, il vient même dormir dans son lit, dans l’appartement juste au dessus de leur business. Une âme-sœur a retrouvé sa moitié dans cet acte de bonté. ten Une obsession pour le Kelpie s'est emparée de la jeune femme. Aussi, lorsqu'elle ne travaille pas, ou ne lutte pas contre une quelconque oppression, elle se balade en forêt, jusqu'à des points d'eau, de plus en plus profondément, ou sur les côtes. Elle court à sa perte, mais c'est ce qu'elle a entreprit depuis toujours, la dépression ne quittant jamais vraiment son hôte, n'est-ce pas ?

                                             

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