(sylve) • which witch

prénom, nom ⎡SYLVE⎦, choix audacieux de jeunes parents peu désireux d’octroyer à leur progéniture le prénom commun qui irait se noyer dans une multitude de faux sosies. Certains y voient une forme d’honneur à la France, d’autres, une ode au petit peuple, mais nul ne saurait en donner la véritable raison. Imposé, rien de moins. Surnommée SYL’, pour plus de commodités. ⎡HENDERSON⎦, du patronyme, quand l’épouse est née CONNOR. Illustres familles toutes deux, raisons diamétralement opposées pourtant, quand l’une brille par la valeur du travail accompli, l’autre n’a que trop traînée dans la fange. âge, lieu de naissance années qui s’écoulent, lentement et pourtant bien trop rapidement, troisième décennie bien trop proche, ⎡VINGT-HUIT⎦ encore, jusqu’au ⎡31 OCTOBRE⎦ qui marquera son année supplémentaire. Mise au monde imprévue, supposée voir le jour à Inverness, destin qui en a décidé autrement, ⎡KEERN⎦ mise en avant avec un mois d’avance sur le prévisionnel. origines, nationalité fière enfant ⎡ÉCOSSAISE⎦, ne se voit nulle autre patrie octroyer, elle a pourtant bien de multiples origines coulant en ses veines bleues, pater au sang du Moyen-Orient, vient souffler la pâleur du derme maternel.  situation amoureuse, orientation sexuelle bien que carrière en objectif premier, se voyait au moins mariée, époux fiable et compréhensif, amant passionné et démonstratif. Destinée en a voulu autrement, MÈRE ⎡CÉLIBATAIRE⎦ d’une petite fille (Emma) fêtant tout juste ses cinq ans. Incident de parcours venant gâcher les rêveries d’immortalité, et qui pourtant, ne saurait être échangé pour tout l’or du monde. emploi, situation financière autrefois danseuse, nommée étoile à 20 ans, le rêve a pris fin avec la naissance non-programmée de sa fille. Depuis lors, ⎡PROFESSEUR DE DANSE⎦ (classique, pôle danse et autres) qui a ouvert son studio, le reste du temps se produit dans d’autres disciplines liées à son art, de sorte que l’enfant ne manque jamais de rien. ⎡ARTISANE⎦ à ses autres heures perdues, fait couler la cire dans les moules et se fait un petit nom local dans la vente de bougies et dérivés. Situation financière correcte, plus que correcte en vérité, héritage du côté paternel pour économies. groupe incontestablement, ⎡SOLASTA⎦, les mystères de Keern, elle y croit, depuis toute petite déjà, quand la mère de sa mère lui contait les histoires du passé, quand elle l’obligeait à poser une assiette garnie à la fenêtre avant de se coucher, quand elle affirmait que les brumes cachaient bien des portails vers d’autres lieux.  traits de caractère DOUCE BIENVEILLANCE ; cœur sur la main, l’Henderson, qui profite de faire ses courses au marché pour acheter un sandwich à l’errant du coin, glisse un billet ou quelques pièces, de quoi tenir une journée de plus. Toujours aimable, jamais ou rarement le regard porteur d’une étincelle mesquine ou même de jugement. Elle n’est pas une sainte pourtant Sylve, mais tâche de faire au mieux dans un monde qui lui parait de plus en plus morne. MORGUE INTÉRIEURE ; la suffisance en bord de lippe, jeune Sylve, si arrogante du travail accompli pour frôler la célébrité, corps brisé. Il a suffi de quelques secondes, nouveau-né dans les bras, pour que l’orgueil ne s’écharde, ne s’échappe et ne demeure plus que contenue dans les prunelles de chat. Elle est fière pourtant, l’Henderson, se refuse à montrer ses blessures, physiques ou psychologiques, maintient l’esquisse figée. PARENTALITÉ ACIDULÉE ; ne s’imaginait pas mère l’étoile montante, a bien souvent éclaté en sanglots face au rêve brisé, envisagé qu’il était bien mieux de sortir de la vie de l’innocence n’ayant rien demandé, culpabilité à peine le songe formulé. Relation apprivoisée depuis, patience sur fond de pétillance, complicité naturelle, questions gênantes habilement détournées. CROYANCES MYSTIQUES ; soufflées par sa grand-mère maternelle, sombres histoires d’un temps passé, cachotteries du monde caché. Elle y croit, mais ne le crie pas sur tous les toits, n’oublie pas de laisser une assiette au bord de la fenêtre, de jeter le sel pour contrer le sort, de purifier la maison avec de la sauge, inculque les bonnes pratiques à sa progéniture. FEMME (OUBLIÉE) ; pimpante, jamais de faux-plis, maquillage léger, légère fragrance sur son passage, Sylve a tout de la mère parfaite, à quelques détails près. Plus mère que femme, elle en a oublié depuis la naissance de sa fille de s’intéresser à l’épanouissement de sa propre vie. Les aventures se comptent sur les doigts d’une main, ne connaissent aucun lendemain, priorités ne vont pas en ce sens. Parenthèses oubliées, déni total de cet aspect, au grand désarroi des amis et de la famille, cœur en berne sans qu’elle n’en ait conscience. LOCAVORE ÉCOLO ; comme une évidence, une prudence vis-à-vis de la planète sur laquelle elle évoluait, petite Sylve faisait déjà pousser ce qu’elle voulait manger dans le jardin de la grand-mère, en récoltait hélas rarement le résultat sinon pendant les vacances. Manger sainement, et toujours local, mantra maternel, ne jamais prendre plus que nécessaire, ne pas gaspiller. Aujourd’hui adulte, rien n’a changé, évite plus que jamais les produits transformés, en fabrique certains. Si elle n’avait pas tant peur des vaches, peut-être irait-elle elle-même traire le lait. Et parce qu’elle n’est pas parfaite, elle ne peut nier gâcher l’eau par les bains qu’elle adule. PARFAITE DANS L’IMPERFECTION ; elle n’est pas lisse l’Henderson, pas toujours facile à vivre, parfois à prendre avec des pincettes. Caractérielle, avec sa pointe de franchise mordante, ses instants d’angoisse ou d’agacement, ses piques moqueuses pourtant jamais mesquines. Inspire, expire, avant de délivrer des mots qui pourraient fâcher.